Débat sur la Programmation Pluriannuelle de l’Energie

Ce lundi 28 avril, j’intervenais au nom du du Groupe Socialiste à la tribune de l’Assemblée nationale dans le cadre de la déclaration du gouvernement sur la Programmation Pluriannuelle de l’Energie.

Alors que nous attendons depuis deux ans une loi de programmation Energie-Climat, alors qu’une voie de sortie autour d’une loi transpartisane existait, le gouvernement a fait le choix de contourner le parlement avec un débat sans vote sur cette thématique essentielle. Je regrette, tout comme mon groupe, ce rendez-vous démocratique manqué de la part du gouvernement.

L’urgence climatique à laquelle nous faisons face nous donne la responsabilité de fixer une assise politique ambitieuse , un cap clair, une vision de long terme à la hauteur des enjeux.

Selon le Haut Conseil pour le Climat, les réductions de consommation d’énergies fossiles prévues sont trop lentes, le rythme de développement des renouvelables insuffisant par rapport aux objectifs européens. Pour se donner toutes les chances, nous ne devons pas opposer renouvelables et nucléaire alors même que ces énergies sont complémentaires pour une décarbonation pragmatique et efficace du système énergétique.

Autre point d’alerte, la trajectoire fixée pour le développement du photovoltaïque. Alors que la version précédente, soumise à consultation, laissait espérer un équilibre raisonnable, le nouveau texte opère un basculement net que nous ne pouvons que regretter en faveur des parcs solaires au sol, au détriment des installations sur bâti qui présentent de nombreux avantages : sur le plan environnemental, sur la meilleure acceptabilité sociale, sur la création d’emplois localisés ; et surtout, une accessibilité accrue pour les particuliers et collectivités, qui peuvent ainsi être acteurs de la transition.

Dans un contexte de rigueur budgétaire, nous voyons malheureusement les dispositifs d’accompagnement s’effriter. La rénovation énergétique des bâtiments, qui devrait être une priorité nationale, est freinée. Le plan vélo, qui devait incarner une nouvelle ambition en matière de mobilité, est lui aussi revu à la baisse, enfin, les dernières annonces ne sont pas pour nous rassurer.

Il y a également beaucoup à dire sur l’absence d’éléments solides sur le financement des investissements envisagés estimés à plusieurs centaines de milliards d’euros sur 10 ans. Il n’y aura pas de transition sans justice sociale, donc sans accompagnement des plus fragiles qui sont les premiers à souffrir des conséquences du changement climatique.

La proposition du gouvernement peut être vue comme un progrès nécessaire pour donner un peu de visibilité aux acteurs qui attendent depuis trop longtemps, mais trop faible par son manque de réalisme sur les énergies renouvelables, son pari nucléaire restant à financer, et le manque de solutions concrètes pour assurer une transition juste et rapide.

Assemblée nationale, Paris

Photos de l'article

Ses actualités à l'assemblée et sur le terrain

Rechercher et filtrer

Rechercher un article :

Filtrer par Catégorie :

Trier par Date :

Parcourir les Archives :

Archives