Le mardi 27 mai 2025, les députés se sont prononcés sur les textes de loi visant à garantir l’égal accès de tous à l’accompagnement et aux soins palliatifs ainsi que visant à créer un droit à l’aide à mourir.
J’ai eu, à cette occasion, l’honneur d’exprimer à la tribune la position de vote de mon groupe Députés Socialistes et apparentés. À titre personnel et comme des millions de proches-aidants, de personnes concernées, de parents, de soignants, d’associations et de citoyens, j’ai mûrement réfléchi mon positionnement et, avec gravité, humilité et fierté, j’ai voté en faveur de ces deux textes.
Ces deux textes ont parfois été opposés. Je refuse cette opposition. Nous devons aider à vivre ceux qui veulent continuer à lutter contre la maladie et aider à mourir celles et ceux pour qui la médecine et les soins palliatifs ne suffisent plus à apaiser leurs souffrances.
Intrinsèquement, je suis convaincue que le droit à la fin de vie digne et choisie est, sous conditions, une avancée humaniste. J’ai pu rencontrer, dans le cadre de mes fonctions, la déchéance irréversible de personnes atteintes d’affection graves et incurables. Ces expériences et témoignages de personnes malades sont autant de briques supplémentaires qui viennent consolider ma conviction.
Il est temps pour nous d’arrêter l’exil forcé de ces patients piégés dans une réelle impasse thérapeutique, il faut leur laisser la capacité de décider souverainement de leur fin de vie, et de leur assurer la dignité qui leur est dû dans les ultimes moments de leurs vies.
Non, il ne s’agit pas d’inculquer une culture de la mort, ni de permettre de se donner la mort pour un épisode dépressif. La demande de droit à mourir pourra s’appliquer aux personnes qui en feront la demande de façon libre et éclairée, et si un collège de professionnels de santé et le médecin référent valident la demande en respectant scrupuleusement les conditions suivantes auxquelles je suis très attachée :
Le texte ne dispose certainement pas un droit qui serait plus accessible que les soins palliatifs, nous avons voté en parallèle un loi renforçant le maillage des Maisons d’Accompagnement pour garantir un droit effectif au soins palliatifs sur l’ensemble du territoire.
Ainsi, je veillerai à ce que le prochain projet de loi de financement de la sécurité sociale soit l’occasion d’accroitre durablement les moyens dédiés aux soins palliatifs. Je veillerai à ce que le nouveau droit à l’aide à mourir soit une mesure de progrès, de dernier recours, et d’humanisme.